Peut-être que les fraises, c’est votre fruit préféré. Que vous voulez en manger dans vos créations sucrées, en salade, en vinaigrette, en smoothies, au déjeuner, en collation, etc. C’est tellement bon des fraises. Je vous comprends.
Vous savez comme moi que les fraises, en saison froide, ont un goût très fade. 1 point pour les fraises locales! Tellement plus juteuses, savoureuses, remplies de vitamines! Si on regarde du point de vue du goût, vaudrait mieux manger des fraises en été (ou des fraises d’automne) ou en conserver au congélateur pour le reste de l’année.
Les fraises en hiver, elles nous viennent de la Californie ou du Mexique, comme plusieurs aliments importés. La question que je me pose : est-ce que c’est vraiment indispensable les fraises en hiver? Les asperges en janvier? Les melons d’eau dans une tempête de neige?
Selon les études, en hiver et au Québec, manger végé nous donne une facture environnementale moins lourde que d’avoir une alimentation omnivore et locale. On pourrait justifier que de manger des fraises à -20°C, c’est végé, donc c’est OK pour l’environnement.
1 point pour les fraises de la Californie.
« Même si les aliments viennent de loin [ils parcourent en moyenne 4000 km], une semaine de régime végétalien en janvier produit moins de gaz à effet de serre que le menu locavore. Les quantités de GES émis pour une semaine de régime en fonction des recommandations du Guide alimentaire canadien étaient 13,8 % supérieures pour le régime locavore. » – Corinne Côté, étudiante à l’Université de Sherbrooke dans l’article Être ou ne pas être végane en hiver? de UnpointCinq.
Le décompte à présent:
1 point pour les fraises locales.
1 point pour les fraises de la Californie.
Qu’en est-il de la facture économique? Est-ce qu’on pourrait miser sur l’achat local puisque ça soutient l’économie d’ici? Oui, mais encore. Si on regarde les choses avec une lunette locavore ou slow food, on souhaite aussi faire émerger la question communautaire, pas seulement économique.
Acheter local, c’est développer un sentiment d’appartenance. Ressentir une certaine fierté de savoir d’où viennent les aliments et qui les a fait pousser ou les a transformés.
Manger des aliments d’ici, c’est investir dans une famille qui pourra créer des emplois.
Choisir des ingrédients du terroir, c’est favoriser le développement et le partage des connaissances d’une agriculture raisonnée.
Est-ce qu’on pourrait donner le dernier point à nos fraises locales? Je crois que oui.
2-1 pour les fraises d’ici. Les fraises en forme de coeur.
Mais la réflexion n’est pas terminée. Au-delà de cette question, le vrai fléau ce n’est pas le choix entre local ou importé, végé ou omni. Le défi c’est surtout de veiller à ne pas gaspiller les aliments. Ceux qui prennent la grande route, le train, l’avion ou le bateau. Ceux qui prennent le chemin de nos réfrigérateurs et de nos garde-manger.
Alors, fraises ou pas fraises, peu importe. Mais mangez-les!
C’est tellement bon des fraises.
