Se déposer dans son corps
Je ne sais pas pour vous, de mon côté je travaille vraiment fort à changer ma posture pour ne pas entraîner des blessures ou des douleurs dans les gestes du quotidien.
Qu’on passe nos journées assis à l’ordinateur ou debout, on peut facilement adopter une posture qui peut évoluer vers de l’irritation, de l’inflammation et de la douleur à long terme. Depuis l’automne dernier, je pratique le Qi Gong et le Tai chi avec l’École de la Voie Intérieure (Art du chi, La Méthode Stévanovitch). Je vois vraiment la différence dans ma façon d’être plus déposée dans ma posture, de façon générale. Notre corps est le premier outil lorsqu’on cuisine, même à la maison. En l’entraînant à la détente, ça permet d’augmenter le plaisir de préparer la nourriture et d’entrer dans une danse entre les aliments, notre environnement, nos intentions et notre corps.
La cuisine et les arts martiaux semblent être deux mondes éloignés, mais en réalité, ils partagent des similitudes fascinantes, en particulier en ce qui concerne la posture et la conscience corporelle. Dans la cuisine, la posture est essentielle pour la sécurité, l’efficacité et le confort. Un cuisinier avertit apprend qu’il vaut mieux adopter une posture stable, les pieds écartés à largeur d’épaules, le bassin bien centré, le dos droit et les épaules relâchées. Cette posture permet une meilleure coordination des mouvements, un balancement dans les mouvements, favorisant la fluidité et la précision des gestes, tout en réduisant le risque de blessures.
C’est la même chose en Tai Chi et en Qi Gong ; la posture est fondamentale. Ces pratiques insistent sur l’alignement du corps, la détente musculaire et la connexion à la terre. Adopter cette posture permet de cultiver le Qi, ou énergie vitale, afin de favoriser la santé physique et mentale, ainsi que la circulation harmonieuse du Qi à travers le corps.
C’est pourquoi les pratiquants de Tai Chi et de Qi Gong sont encouragés à développer une conscience fine de leur corps, à ressentir le flux d’énergie à travers les mouvements et à ajuster leur posture en conséquence pour favoriser une circulation optimale.
Tant en cuisine qu’en Tai Chi ou Qi Gong, la conscience corporelle est primordiale. Alors, nous, les cuisiniers-zen, nous devons être attentifs à la position de notre corps, à la manière dont on manipule les ustensiles, à la texture et à nos sens, à toute la coordination de notre projet créatif lorsqu’on prépare les aliments.
En cultivant cette posture de base et une conscience corporelle aiguisée, on ajoute une nouvelle dimension à développer dans la cuisine, un nouvel élément sur lequel mettre son attention pour un moment méditatif, profond et énergisant. Le geste de cuisiner a tant à nous apprendre et j’adore partager mes découvertes avec vous!
Essayerez-vous la posture du guerrier zen dans votre cuisine?
