L’anxiété qui s’invite dans la cuisine
L’anxiété, c’est un peu comme un invité qu’on ne veut pas toujours dans notre cuisine. Ça rend la simple idée de concocter un repas assez stressante ou même le fait d’entrer dans une épicerie un défi de taille. Moi aussi je peux vivre de ces moments lorsque je vis beaucoup d’anxiété et de stress.
Choisir les ingrédients, savoir ce que tu as envie de manger, ne pas avoir sous la main tout ce qu’il faut pour combler nos envies et besoins, tout ça peut vite devenir un vrai casse-tête quand l’anxiété prend le dessus. La peur de rater ou de faire des choix qui serait peut-être moins bons pour nous, la peur de ne pas aimer une nouvelle recette ou un nouveau aliment, le stress de répondre aux attentes de tous les membres de la famille…
Tout ça peut nous paralyser et effriter notre lien avec le geste de cuisiner, ternir notre connexion avec la nourriture et détériorer tranquillement notre motivation.
Sans oublier le temps! Lorsqu’on se sent toujours pressé, on peut avoir l’impression de manquer de temps. Résultat? La cuisine devient un moment qu’on considère comme une montagne trop haute à gravir, trop compliquée, trop long à faire…
Ne pas ressentir qu’on a le temps peut nous faire concéder à cuisiner quelque chose qui nous plait moins ou nous pousse à faire des choix qui nous semblent plus rapide, en sacrifiant une certaine qualité pour gagner, soi-disant, quelques minutes.
Et l’anxiété, ce n’est pas juste une question de choix d’ingrédients ou de perception du temps. C’est aussi une affaire de relation avec la nourriture. Des jours, l’idée de cuisiner même me dérange. Je n’ai pas d’appétit ou l’idée de manger ce qu’il y a dans le frigo me rebute. Moi qui adore cuisiner, qui en a fait son entreprise, son travail quotidien, je sais que je ne suis pas toute seul dans cette situation.
Avec le temps, j’ai trouvé des trucs pour passer au travers de ces moments d’anxiété. Parce qu’après tout, l’anxiété est une réaction normale du corps devant certaines situations, et nous devons tous apprendre à l’accueillir comme faisant partit prenante de la vie.
Cette première étape qui est de l’accueillir telle quelle est et malgré tout, prendre un temps pour être à l’écoute de cette montée fébrile, inconfortable et intense, peut déjà nous permettre de relâcher la tension, du moins un peu.
Parfois, nous resterons loin de la cuisine pour en prendre soin ou encore, la cuisine deviendra un moment thérapeutique et bienveillant pour laisser vivre les émotions cachées derrière cette anxiété. Tous les jours ne seront pas les mêmes et c’est parfait ainsi.
En bout de ligne, l’anxiété peut rendre notre relation à la cuisine un peu compliquée. Parfois, ça peut être un obstacle de plus à surmonter, et d’autres fois, une porte de sortie vers un peu de paix intérieure.
C’est en prenant de plus en plus conscience de cette dynamique qui vit en moi que je peux changer mon regard sur la situation pour tendre vers plus d’équilibre et trouver une façon de cuisiner qui me convient, même quand l’anxiété est au rendez-vous.
Catherine